

L’abbé Pierre Joubert qui fut l’instigateur de la construction de la nouvelle église de Fuveau et mourut chanoine à Aix.

Première pierre posée en 1853 et église utilisée dès 1854. Elle a remplacé un précédent édifice orienté nord-sud devenu trop exigu pour la communauté locale. La façade de ce bâtiment massif est inspirée du baroque italien. L’immense porte a dû être refaite deux fois aux frais des paroissiens suite à deux incendies au cours des siècles précédents. Passé le narthex, on entre coté gauche pour découvrir deux beaux bénitiers en « Brèche d’Entremont », marbre extrait d’une carrière aixoise en vogue au dix-neuvième siècle. La vasque des fonts baptismaux provient de la même veine alors que le piédouche qui la supporte à été taillé dans la roche locale très dure dite pierre de Cos utilisée en son temps comme pierre à aiguiser. Dans le chœur, le plateau de la crédence est également en « Brèche d’Entremont ».
Sur la nef latérale, un tableau d’inspiration rubénienne représentant le baptême du Christ. Ensuite un tableau représentant la lapidation de saint Etienne, diacre d’une des premières communautés chrétiennes, Etienne était avec Barthélémy le nom de famille le plus courant à cette époque à Fuveau. Au fond une Flagellation du Christ œuvre d’un artiste local : Bourrelly. La porte qui est dessous donne accès au clocher dont certaines bases sont une partie des murs de l’ancienne église.
Le fond du chœur est particulièrement intéressant, il s’agit du mur de l’ancienne église mitoyen avec le Château des Peysonnel actuel Cercle Saint-Michel. Il a été redécouvert lors de la destruction de l’autel dans les années 60. La famille seigneuriale pouvait assister aux offices, sans sortir de sa demeure, au travers d’une ouverture maintenant décorée par un vitrail. Pour la compréhension de ce mur, il faut savoir que l’ancienne église était orientée nord-sud. On admirera la chaire finement sculptée représentant quatre docteurs de la loi : saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin et saint Grégoire le grand tenant leur « livre ». Elle a été offerte par l’ingénieur Biver, celui-là même qui a donné son nom au hameau voisin de Gardanne et aurait été sculptée en Belgique.

La nef centrale d’inspiration néo-gothique n’a pas un intérêt exceptionnel. Sur la nef latérale droite, un tableau représentant saint Charles Borromée, le pieux archevêque de Milan, fondateur des oblats au seizième siècle. Il a été offert par Charles Verminck qui fait l’objet d’un autre chapitre sur ce site. Au fond de cette nef, le deuxième monument aux morts du village sur lequel une anecdote intéressante est à signaler : à l’intérieur de l’autel qui orne le dit monument a été enfermé un objet personnel de chacun des héros dont la liste figure sur les plaques: peigne, blague à tabac et autre bibelot. Un dernier regard en sortant sur les orgues également don de Charles Verminck inaugurées en avril 1911 et posées sur la tribune dont il avait financé l’édification en 1910.


Les vieilles photos de l’église sous tous ses angles sont légion, celle-ci prise vers 1936 a un cachet de plus apporté par les superbes voitures stationnées sur la place Verminck.

Sur ce cliché de 1914 on remarquera l’affleurement des rochers non encore aplanis devant l’église et la désinvolture du texte alors que la France est en guerre depuis moins d’un mois.

Carte postale du Monument aux Morts évoqué plus haut.

Cette crèche composée de santons plus que centenaires est amoureusement ressortie chaque année en période calendale. Personnages, habits et automatismes sont entretenus régulièrement par la communauté.
Terribilis est locus iste
C’est une bien curieuse inscription qui figure au fronton de notre église. TERRIBILIS EST LOCUS…