
Voici le plus ancien des ponts se situant sur notre commune, il a été rénové au cours des siècles mais De Gérin Ricard et Arnaud d’Agnel dans « Antiquités de la vallée de l’Arc » nous confirment que ses substructions sont antiques. Notre rivière coule maintenant à une trentaine de mètres de celui-ci et il n’a plus qu’une fonction décorative à l’intérieur d’une propriété privée. Autrefois visible depuis la nationale 96 lorsque l’on passait le pont qui lui a succédé vers 1803, il est maintenant caché par la végétation, il suffit cependant pour l’admirer de se rendre dans la propriété, le maître des lieux n’est pas hostile aux visites. L’abbé Chaillan nous apprend que ce pont a été réparé acec la participation de la communauté de Meyreuil en 1806. Il a aussi été détruit au mois de ventôse an V, soit en mars 1797, puisqu’il a fallu mettre des planches pour faire passer une troupe.

Pour le plaisir des yeux, la version colorisée de la carte postale ci-dessous.

Appelé pont du Grand Vallat (vallat=ruisseau en provençal), par l’éditeur de la carte postale, ce n’était certainement pas le nom retenu par les gens du village car il y avait bien d’autres ponts sur ce ruisseau dénommé l’Alic jusque dans les années 1850. L’appellation la plus courante était le Pont des Frères car voici un siècle, l’actuelle Maison pour Tous qui se trouve à proximité était une école religieuse tenue par des Frères maristes dont un certain frère Rodrigue était réputé pour sa rigueur. Le pont « récent » au deuxième plan a été bâti par Benoît Barthélémy dit Mameluk en 1862. L’un des itinéraires de détente des villageois était un circuit qu’ils appelaient « le tour des Frères » consistant à passer devant l’actuelle Maison pour Tous, passé le pont des Frères, ils allaient vers le pont du lavoir pour remonter vers le village coté est. Le trafic automobile a fait que cette sympathique habitude s’est perdue. Lorsque l’ancien pont (au premier plan) a été remplacé par le pont actuel , une bergerie dite « Bergerie de Bégude » avait été construite sur le vieux pont et on parlait souvent du « Pont de Bégude » pour le différencier du nouveau « Pont des Frères ». Ce pont pourrait être vieux de sept siècles.

Vieille photo du Pont de Bégude sous la neige prise à partir du nouveau pont. A gauche, la bergerie de Bégude à ne pas confondre avec la ferme de la Bégude sur la RN 96. Bégude dans ce cas était le surnom du berger. Ce cliché nous a été aimablement confié par le docteur Kerbastar.

C’est surprenant mais ce pont existe toujours enfoui sous la végétation. On pourrait croire qu’il s’agit du pont à proximité du terrain de basket visible au départ de la rue Scudo, il n’en est rien. Bien que construit quasiment sur les mêmes plans il s’agit en fait d’un pont qui enjambe le ruisseau de la Foux sur la route de Belcodène à 1 km environ de la sortie du village, il suffit de regarder voire de compter les moellons pour s’en assurer.

Le pont du Lavoir, ici vu de la rue Rondet n’a pas changé depuis la carte postale (1906), le tracé des routes de Châteauneuf et de Rousset non plus, seules les nouvelles constructions sont venues désordonnancer ce paisible paysage. Ce pont a moins de 150 ans, nous devons préciser que sur le cadastre de Napoléon, le début de la route de Rousset n’existait pas : à partir de Fuveau on prenait la route de Châteauneuf et pour obliquer vers Rousset, on traversait à gué au niveau du Vallon, face au chemin de Vilaret, ce gué n’a pas changé aujourd’hui.

Ce petit pont dit « Pont des Tilleuls » est détruit, il agrémentait les jardins de Château l’Arc lorsque les lieux étaient propriété de la famille de Jessé Charleval.

Un pont sous l’ancienne voie ferrée essentiellement destiné à l’écoulement des eaux, lui aussi a été immortalisé sur carte postale. L’éditeur n’est autre que P.Ruat, un grand nom de l’édition marseillaise.

Vue unique provenant du fond Pirozelli avec ce Pont du Jas de Bassas entre l’ancien passage à niveau et la RN 96 avec en fond l’actuelle maison Robin dont la remise est démolie.

Ne quittons pas cette rubrique sans la photo actuelle des Trois Ponts. Le nom qui leur est donné ne fait pas preuve d’une imagination débordante néanmoins cet ouvrage est de loin le plus grand en matière de ponts à Fuveau. Il permet le passage de la voie (un jour réhabilitée ?) Gardanne-Carnoules pour franchir le vallon et le ruisseau du Grand Vallat au niveau du chemin de La Potasse.
