
Photo de 1912
Voici un bel exemple d’architecture romane en milieu rural. Autour du site de cette chapelle qui figure à l’inventaire des monuments historiques, d’aucuns prétendent qu’était bâti le premier village de Fuveau. Cette théorie est très contestable et n’a jamais été prouvée d’autant que les fouilles d’habitations proches construites depuis l’époque ainsi que les divers travaux de voirie n’ont jamais révélé la moindre substruction. Seuls des ossements ont été exhumés puisque traditionnellement un cimetière entourait la quasi-totalité des églises ou chapelles. C’était le cas ici puisque le cimetière communal se trouvait tout autour de la chapelle jusqu’à ce qu’il soit transféré sur l’emplacement de l’actuel monument aux Morts, ancienne place Neuve, en 1742 puis sur le site actuel en 1847.

La même en version colorisée.

État actuel
L’aspect extérieur de cette chapelle orientée, comme Saint-Jean-de-Mélissane, est le même depuis plusieurs siècles et vraisemblablement depuis son origine. L’intérieur actuellement en mauvais état a gardé ses vieux bancs mais le chœur a fortement évolué avec la destruction de l’ancien autel (photo ci-dessous) remplacé par un autel face au peuple dans les années 60. L’autel actuel provient de la chapelle Saint-Jean-de-Mélissane et fut transféré par moi-même sous les ordres de l’abbé Grimonpont juste après le concile Vatican 2. Les travaux furent l’occasion pour ces deux chapelles de redécouvrir la meurtrière située au fond du chœur.

Il n’est pas surprenant que ce lieu ait été placé sous le vocable de Saint-Michel puisque le culte de l’archange s’est répandu en France dès le XIeaprès les apparitions et les intercessions du Mont Gargan près de Naples à cette époque. On peut raisonnablement supposer que l’édifice a pu remplacer un lieu de culte païen antérieur. Nous savons qu’après d’importants travaux de réparation et consolidation au milieu du XVIIe siècle, les contreforts latéraux sont de cette époque, la chapelle fut pourvue d’un ermite faisant surtout fonction de gardien et cela jusqu’à la révolution. Les travaux sont dus au maçon Masse qui a donné son nom au quartier éponyme.
Pour le plaisir, un texte retrouvé parmi les écrits de l’ historien Marcel Provence dans un broché .
» Le jour de l’Ascension est celui de saint Michel , patron de Fuveau, on se rendait en procession à la chapelle Saint-Michel ; en tête de la procession, jusqu’en 1792 , marchait le capitaine suivi des abat de la Jouvenço, des enseignes , des élus de la ville escortés chacun par 4 officiers, lesquels officiers avaient à leur suite chacun 4 hommes. Pendant la messe, les 4 abats se présentaient à l’Offrande : ils portaient à la main chacun un long couteau à pointe; à la pointe de chaque couteau, était fichée une pomme garnie de pièces de monnaie. Ces couteaux passaient de main en main et parvenaient au curé qui les recevait » .Cette tradition a été renouvelée à l’occasion de la fête de la Saint-Eloi en l’Eglise de Fuveau en septembre 2018.

Les pommes de Fuveau par Joël Honorat
Le fond musical que vous entendez est l’air du cantique à saint Michel écrit par Eugène Long, musique Constant Chayne.
Ci-dessous les paroles, ne pas perdre de vue qu’elles ont été écrites vers 1913.
Avec bonheur, en ce grand jour de fête,
Nous te prions, illustre Saint Michel
Pour que ce monde où souffle la tempête
Puisse accéder au royaume du ciel.
Toi qui de Dieu voulut venger la gloire
Et sur Satan, remporter la victoire
Grand saint Michel, en face de l’erreur )
Fais triompher tous les droits du Seigneur. ) bis
Dans le passé au cours de notre histoire
Tu inspiras et guida Jeanne d’Arc
Fais qu’aujourd’hui nous ayons la victoire
Contre le mal sous ton noble étendard.
Fais que la paix soit sur notre village
Fais qu’elle règne entre toutes nations
Du paradis c’est un heureux présage,
Vive Fuveau ! Vive son saint patron !
Fouilles archéologiques chapelle Saint Michel
Dans le cadre d’un projet de rénovation de la chapelle Saint-Michel, il était nécessaire et…